Apprendre le français dans une ambiance conviviale et sympathique, c'est un vrai enjeu pour les personnes arrivant en Belgique. Et Gissela, RAQ à Etterbeek, a remarqué que la communauté Latino-Américaine de Bruxelles est tout spécialement concernée.
Lors des permanences pour l’inscription à la vaccination organisées chez son partenaire hébergeur, Gisela a accueilli de nombreuses personnes originaires d’Amérique Latine qui cherchaient des institutions proposant des cours de français. Suite au confinement, beaucoup de cours n’avaient plus lieu et ceux qui existaient encore coutaient trop cher pour des personnes sans papiers qui ne peuvent pas obtenir un emploi fixe et bien rémunéré. De là a germé l’idée d’organiser des tables de discussions qui permettraient de rassembler des personnes hispanophones qui veulent apprendre le français et s’intégrer en Belgique et des personnes francophones souhaitant apprendre l’espagnol. Ces tables de discussions permettent aux personnes d’apprendre une langue à leur rythme et tout le monde est à la fois professeur et élève. Au-delà de l’apprentissage de la langue, ces espaces permettent également des rencontres interculturelles, de sortir d’un isolement et de s’entraider. A moyen terme, Gisela espère que ces espaces pourront aider les personnes sans papier à mieux comprendre le fonctionnement de la société belge et à trouver un emploi.
Avant chaque table de discussion, Gisela prépare du café et des supports pour alimenter le dialogue entre les personnes. Elle insiste sur l’importance de la tasse de café qui permet aux personnes de ne pas se croire dans une classe mais plutôt face à une personne avec qui elle dialogue. La symétrie de la posture permet que personne ne se sente inférieur car chacun·e est à la fois professeur et élève. Il s’agit d’un élément important pour des personnes issues d’une autre région du monde, qui ne parlent pas la langue de ce pays et dont la situation actuelle ne leur permet généralement pas de valoriser leurs connaissances et compétences.
Plusieurs ont déjà été organisées. La principale difficulté rencontrée est de trouver des participants francophones pour équilibrer avec le nombre d’hispanophone. Le projet est à poursuivre pour pouvoir en mesurer les résultats car tisser du lien et apprendre une langue nécessitent du temps.